Après la venue du poète Tunisien Tahar Bekri en octobre, les élèves de Troisième et Quatrième ont eu l’occasion de rencontrer Fatou Keita, une auteure pour la jeunesse ivoirienne qui a captivé très rapidement son auditoire.
Après une présentation de l’auteur par Claude Thomas, le directeur du Centre de Francophonie, Fatou Keita a parlé de la difficile vie en Côte d’Ivoire lors de la guerre civile et a présenté aux élèves son combat contre l’excision des jeunes filles dans son pays. Les élèves avaient effectivement étudié un des romans de l’auteur (Rebelle aux éditions Présence Africaine) traitant de ce sujet méconnu en Occident et qui touche beaucoup de femmes dans le monde. Elle a insisté que cette lutte devait se faire avec pédagogie et que les femmes qui excisaient leurs filles le faisaient par amour, pour en faire des femmes véritables, pour ne pas les mettre à l’écart de la société. C’est un élément que les occidentaux ont du mal à comprendre. Une de ses plus grandes fiertés a été le jour où elle a reçu une lettre d’une jeune lectrice excisée qui lui écrivait que sa plus jeune sœur avait échappé à cette mutilation grâce à son roman. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, grâce notamment à Fatou Keita, l’excision ralentit. L’occasion de montrer aux élèves le rôle que peut avoir la littérature sur l’évolution de la société.

Les élèves ont pu poser des questions à l’auteur sur son engagement, son inspiration, ses projets d’écriture et sur ses souhaits pour la société de Côte-d’Ivoire. Fatou Keita a écrit de nombreux albums pour la jeunesse traduits en différentes langues. Elle écrit pour la jeunesse parce qu’elle aime les enfants et s’attache à diffuser un message dans chacune de ses histoires : le respect des différences dans L’enfant bleu, le sida dans Un arbre pour Lollie ou encore la question des enfants des rues dans son deuxième roman Et l’aube se leva.

Aujourd’hui Fatou Keita est encore engagée dans de multiples combats et a été missionnée par le gouvernement ivoirien pour la diffusion de la culture et la lecture dans son pays. Elle souhaite une grande bibliothèque dans son pays et a amené les livres jusqu’à l’Assemblée Nationale en encourageant vivement les élus à lire. La rencontre, riche et émouvante, s’est terminée par les dédicaces par l’auteur de ses deux romans présents au CDI.